S’ils sont bien à l’abri entre quatre murs, les enfants n’échappent pas pour autant aux allergènes. Acariens, moisissures, poils d’animaux ou encore produits ménagers : les causes d’allergie d’intérieur sont multiples, souvent invisibles, mais bien réelles. Et chez les plus jeunes, elles peuvent entraîner toux persistante, rhinites chroniques, voire crises d’asthme. Alors que les pathologies allergiques ne cessent de progresser dans les pays industrialisés, la vigilance s’impose.
Des logements trop hermétiques ?
Depuis les années 1980, la qualité de l’air intérieur est devenue une question de santé publique. En cause : l’amélioration de l’isolation des logements, qui a aussi réduit la circulation de l’air. « Les enfants passent jusqu’à 90 % de leur temps en intérieur, notamment à la maison et à l’école. Une mauvaise ventilation favorise l’accumulation des allergènes domestiques », explique le Pr Émilie Renault, allergologue pédiatrique au CHU de Nantes. L’allergie d’intérieur n’est donc pas seulement une affaire de poussière : c’est aussi une question de mode de vie.
Des signes à ne pas négliger
Chez l’enfant, les symptômes sont parfois confondus avec un simple rhume ou une toux d’irritation. Pourtant, une allergie d’intérieur peut se manifester dès le plus jeune âge, avec des troubles du sommeil, des conjonctivites à répétition ou un nez constamment bouché. Une consultation chez un allergologue permet de réaliser des tests cutanés ou sanguins pour identifier les agents déclencheurs.
Mieux vaut prévenir que traiter
Sans solution miracle, la prévention reste la meilleure stratégie. Premier réflexe : limiter l’exposition aux acariens, omniprésents dans les literies. Matelas, oreillers et couettes doivent être protégés par des housses anti-acariens, et lavés régulièrement à haute température. Il est également recommandé de préférer les sols lisses aux moquettes, de désencombrer les chambres et d’éviter les peluches en grande quantité.
Autre coupable : la fumée de cigarette, dont les particules s’infiltrent dans les textiles et aggravent les réactions allergiques. Sans oublier les produits ménagers parfumés ou les désodorisants d’ambiance, qui peuvent être irritants pour les voies respiratoires.
Un air plus sain pour un quotidien plus serein
Pour limiter les risques d’allergie d’intérieur, aérer les pièces chaque jour, hiver comme été, reste indispensable. L’usage de purificateurs d’air peut également être envisagé dans les foyers à risque. En parallèle, les écoles commencent elles aussi à intégrer cette problématique : choix de matériaux, entretien régulier des systèmes de ventilation, suivi médical des enfants sensibles…
La lutte contre les allergies ne se gagne pas en un jour, mais chaque geste compte. Et plus encore lorsque les plus jeunes sont concernés.